
GRAINE DE FAVELA
Luiz Inacio Lula da Silva, président du Brésil de 2003 à 2011, met en place des dispositifs
pour réduire les inégalités sociales au sein des favelas, malgré cela les plus pauvres n'ont
toujours pas accès aux mêmes aides que les autres.
A la suite de sa campagne en 2002, en plein boom économique, il promet la mise en place du PAC (Programme d'Accélération de la Croissance) durant son mandat présidentiel. Il est constitué d'un ensemble de projets visant à rééquilibrer et réorganiser géographiquement et socialement les infrastructures de transports, de production et de distribution énergétique, d’équipement sanitaire et de logement, le système scolaire et universitaire.
Ainsi, il a apporté au sein des favelas l'eau courante, l'électricité et a amélioré les conditions de logement des habitants. La réalisation de ce programme ne fut pas immédiate, son premier objectif était de nourrir les brésiliens: « Si, dans le premier mandat, je me suis fixé pour but que chaque Brésilien mange chaque jour, le deuxième mandat doit apporter la lumière dans chaque foyer brésilien » avait dit Lula.
Durant son deuxième mandat, il met aussi en avant la question du logement en voulant réduire l'extension de ces habitats précaires et irréguliers. Ainsi, par le biais du projet "Ma maison, ma vie", créé en 2002, pour proposer un logement aux personnes les plus démunies, recevant moins de 465 euros par mois (soit moins de trois fois le salaire minimum). Il y eut pourtant des obstacles à la réussite de ce dernier programme. Tout d'abord, des obstacles administratifs : les tâches administratives ont pris trop d'importance. Ensuite, certains habitants ne souhaitent pas quitter leur habitation car ils sont dispensés d'impôts fonciers...Et puis, comme le dit une habitante de Rocinha "Ma vie est ici!", en effet il est compréhensible, que les habitants, ayant pour la plupart vécu toute leur vie dans les Favelas et ne souhaite pas les quitter, malgré leurs conditions de vie dificiles.
Des terrains prometteurs :
- Depuis peu, le gouvernement rase certaines Favelas, telles que Tijuca et de Restinga. En effet, l'état, voudrait acquérir les terrains occupés par les favelas car, souvent situées sur les collines, elles offrent un point de vue intéressant et sont donc des terrains immobiliers prometteurs. L'Etat a donc comme optique de les remplacer par des immeubles de luxe, visant à améliorer et à renforcer l'image internationale du Brésil, et ceci notamment pour la coupe du monde de Football (2014) et les Jeux Olympiques (2016) .
Un lieu d'affrontement:
- En 2008, on assiste au retour de l’état brésilien dans les favelas dans le but d'établir la Pacification des Favelas. Aujourd'hui, le déploiment de l’armée et de forces spéciales est devenu quasi-quotidien. Grâce à cela, la sécurité commence peu à peu à revenir, mais seulement d'un point de vu externe. En effet les témoignages de certains Favelados, laissent enttendre qu'il règne maintenant un climat d'insécurité et de danger constant, beaucoup moins ressenti sous les Gangs, qui assuraient finallement la protection de leur secteur et de ses habitants. La "sécurité instaurée" des Favelas reste donc encore discutable...
- Cepandant, malgré la guerre menée contre les narco-traficants, le trafic, reste dans les Favelas une activité majeure et fructifiante. Les "Grands" narco-traficant, étant parfois de véritable barons de la drogue, habitent eux aussi dans les favelas afin de garder leur contrôle ...Ils vivent d'ailleur très aisement, presque dans le luxe, tandis que la misère règne tout autour . Ils n'ont pas souvent de problèmes lorsqu'ils restent cachés chez eux, car la Loi du silence règne toujours !
L'exemple de la "Favela idéale"
- Le gang "Comando Vermillo”avait installé son quartier général dans "la maison verte" qui surplombait tous les quartiers de la favelas Santa Marta. En novembre 2010 le gang terrorise le quartier : ils incendient des bus, attaquent des postes de police. L'armée intervient, les combats durent une semaine. Les délinquants prenèrent la fuite, et une bonne part des habitants acceptèrent l’arrivée de l’armée sans s’opposer. Cette favela, avait mauvaise réputation donc personne ne prenait le risque d’y aller, et puisque, personne d'extérieur ne s'y rendait, rien de positif n’était amené, c'était un cercle vicieux qui fut alors brisé. Ces cercles vivieux, présent dans toutes les Favelas, causent souvent la marginalisation et le rejet de certains quartiers par les personnes extérieures. Contribuant alors à établir réèlement, cette conception de "Monde à part"...
Santa Marta, pacifiée en 2010, est par la suite devenue une sorte de "favela idéale".
- L’état essaie de plus en plus de pacifier les favelas en leur imposant l’autorité de l’armée, de la police,des Unités de Police Pacifique (UPP). Mais ces polices sont souvent très violentes avec tous les habitants des favelas même ceux qui n’ont rien fait de mal. Il y a beaucoup de balles perdues, touchant regulièrement des habitants innocents, victimes de ces affrontements armés, ayant lieu n'importe où et n'importe quand dans les Favelas...
Ce dispositif bien qu’il amène un peu plus de sécurité dans les favelas renforce le sentiment d’injustice de ses habitants. En effet les innocents qui reçoivent des balles ou qui subissent les incivilités des policiers qui se croient tout permis, se sentent leurés par la dite "protection" de l'état. De plus ils subissent cela en plus de leur misère quotienne.
Les JO de 2016 se dérouleront au Brésil
Comment assurer la sécurité ?
- Dès le début de la candidature du Brésil pour les JO, de nombreuses inquiétudes à propos de l’insécurité de Rio ont fait surface. Beaucoup de personnes trouvent que les pouvoirs publics brésiliens n’ont pas la capacité d’assurer la sécurité pour de grands événements sportifs tels quels...( l’agression d’un pilote de formule 1 pour le Grand Prix du Brésil 2010 refait surface etc...).
- Pour remédier à cela la ville de Rio a mis en place l’Unité de Police Pacifiste (UPP) dans le but de sécuriser et de pacifier Rio et surtout ses nombreuses Favelas.
L'UPP, est une Police de proximité instituée dans les favelas de Rio. Son but est de désarticuler les gangs, qui contrôlent actuellement les favelas sous forme d'états parallèles, par la force et la violence.
La première UPP a été installée dans la favela de Santa Marta le 20 novembre 2008. Puis d’autres unités ont été installées dans la Cidade de Deus, le Batan et Pavao-Pavaozinho. Dans la plupart de ces favelas, le crime a totalement disparu, cependant dans les autres le projet est toujours en cours...
Avant la Coupe du Monde, les UPP ont vu leurs opérations se multiplier. Lors des 2 derniers mois de 2014 l’UPP a fait 45 victimes (pas seulement des trafiquants mais aussi des civils) dans les Favelas de Rio de Janeiro.
Les UPP ont apporté plus de sécurité dans les favelas qui sont désormais moins stigmatisées pour beaucoup d'entre elles ; le point positif. Malgré tout, le trafic d'arme et de drogue persiste avec une corruption devenue plus souterraine.
Une analyse a été réalisée par le sociologue Ignacio Cano dans une étude parue en mai 2012 sur la pacification. Celle-ci démontre que dans les 13 premières favelas pacifiées de Rio, le nombre de morts violentes a baissé de 70% depuis 2010.
Violations supposées des droits de l'Homme:
Des organisations telles que l'ONU ou Amnesty International ont reporté certaines violations aux droits de l'homme. Des violations dues au relogement de personnes expulsées des favelas pour permettre la construction des infrastructures sportives, de transport, hôtelières, etc. Notamment la favela de Metrô, située à proximité du stade Maracanã.
Raquel Rolnik, reporteuse spéciale des Nations unies sur le droit à un logement convenable, s'est inquiétée «du manque de transparence, des négociations justes et de la participation des communautés affectées par les expulsions». Amnesty International a dénoncé dans son rapport 2011, l'expulsion sans informations ni consultations ou indémnisations des habitants, et leur relogement dans une banlieue située à 60 kilomètres de Rio...



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