
GRAINE DE FAVELA
La loi des gangs
- Dans la grande ville Brésilienne Rio de Janairo, plus de ¼ de de la population habite dans une des 800 Favelas entourant la ville. Ces zones, délaissées depuis longtemps par l'état (cependant un peu moins depuis 2010), sont sous le contrôle des narco-trafiquants. En 20 ans, ces derniers ont imposé leurs lois par la violence et la terreur, pour faire fructifier l’économie des armes et de la cocaïne. Pour exemple, la plus grande favela de Rio, Rocinha est en proie à la lutte des gangs se disputant le contrôle de la favela. En effet, le poste de chef de Rocinha est vacant, son dernier occupant, Luciano Barbosa Da Silva dit “Lulu”, un trafiquant de drogue âgé de 25 ans occupait ce poste depuis 1999. Il a été assassiné par la police militaire. Il avait réussi à imposer sa loi dans l’un des plus grands bidonvilles du monde ! Son pouvoir était aussi étendu que son réseau de points de ventes, l’un des plus lucratifs de la région, dont le chiffre d’affaire était estimé à 8 millions de reais (2.3 millions d’euro) par semaine.
Sa chute fut précipitée par une guerre ayant éclaté le Jour du Vendredi Saint, lorsqu’une centaine d’individus provenant de différentes Favelas ont tenté de s’emparer de Rocinha. L’escalade de cette violence est alors devenue un phénomène national. Il s’agit en fait, d’une véritable Guerre civile à l’échelle locale ! En effet, même des quartiers aisés et protégés tels que Sao Conrado, Gea vea et Joà qui jurent avec la pauvreté de Rocinha, ont été touchés par de sanglantes offensives ayant causé 12 morts en seulement 6 jours. Par ailleurs, une étude relève que près de 600 000 Brésiliens ont été assassinés entre 1980 et 2000, avec une augmentation du taux de mortalité de 130%.
- Ce contexte de vacance du pouvoir au sein de Rocinha donne à réfléchir : Le Brésil compte autant de morts qu’une nation en guerre ! Les Favelas, vitrines de la misère et de la violence, souffrent d’abandon depuis des décennies (pas de système sanitaire, pas assez d'écoles, un chômage élevé…). Un tel tableau dramatique crée une situation d’exception, où les grands trafiquants sont seuls à incarner le pouvoir et étendent leur actions criminelles à tous les quartiers de la ville.
- L’histoire de cette offensive, marquée entre deux gangs rivaux (Rocinha et le gang de la colline de Vidigal) de Rio, a plongé le pays dans un état de consternation, poussant peu à peu l'état à réagir après ces nombreuses années de laisser faire .