
GRAINE DE FAVELA
L'ECONOMIE
Bien que les favelas soient des quartiers très pauvres et que les
narco-traficants aient un réel pouvoir, il existe tout de même une économie
à l’intérieur de ces favelas, grâce à laquelle les habitants, les “favelados”
peuvent échanger, acheter, vendre.
Il y a des garages, des salons de coiffure, des boulangerie et les prix sont
souvent plus élevés dans les favelas qu’en ville. En effet les quantités
achetées sont beaucoup plus faibles.
Bien que la favelas soit un petit peu “une ville dans la ville” elle est toujours reliée à la ville car elle a besoin d’elle et la ville a besoin d’elle.
De nombreux “favelados” sont employés dans la ville par exemple pour faire le ménage ou garder les enfants de riches familles habitant en ville, et les habitants de la ville ont toujours besoin des favelados, car elle constitue une main d’oeuvre peu chère et toujours à la recherche de travail.
La plupart des personnes venant s’installer dans les favelas, ne l’ont pas choisi c’est simplement parce qu'ils ne peuvent s’installer en ville, où les loyers sont trop élevés qu’ils viennent trouver un logement précaire dans les favelas. Pour entrer dans la favela ce n’est pas si simple, tout d’abord il faut y être introduit et ensuite il faut que celui qui “dirige” la favela accepte votre arrivée.
Au niveau économique il existe toute une organisation comme le micro-crédit.
Origine du micro-crédit
Pr. Muhammad Yunus, d'origine bangladaise, est docteur en économie à Vanderbilt University aux États Unis. Il retourne au Bangladesh pour enseigner à Chittagong.
Il décide de créer un microcrédit lors de la famine de 1974 au Bangladesh. Il s’intéresse à la vie précaire des villageois dont il s'inspire. Le prêt qu'il accorde est de 27$ sans risque de « préteurs sur gages », 42 familles en bénéficient.
De ces premières expérimentations naît la Grameen Bank (« banque des villages ») qui fait ses premiers pas avec le projet universitaire de Yunus « Projets économiques et Ruraux ».
En 1976, les premiers à profiter de ce crédit sont le village de Jobra et quelques villages autour de l'université.
Le 13 octobre 2006, Muhammad Yunus obtient le prix Nobel de la paix pour son projet.
Le projet de Yunus est un énorme succès, le gouvernement apporte son aide en 1979 et l'aide à s'étendre. La banque devient indépendante en 1983. Aujourd'hui elle continue de s’accroître. Mi-2006, il y a plus de 2100 agences dans le pays. Le succès de la Grameen Bank a inspiré beaucoup de projets similaires à travers le monde.
Le microcrédit est une attribution de prêts de montants peu élevés à des artisans ou petits entrepreneurs qui n'ont pas accès à des prêts bancaires normaux. Il touche toutes sortes de secteurs : l'agriculture, l'artisanat, l'éducation ou la protection sociale.
On le trouve surtout dans les pays en développement, mais aussi dans quelques pays en transition. Il favorise l'activité ainsi que la création de micro-projets.
Le microcrédit s'inscrit dans un groupement de plusieurs outils financiers comme la micro-assurance et l'épargne qui forment la microfinance.
Beaucoup d'Institutions de Micro-Finance (IMF) voient le jour dans les pays en développement, on estime aujourd'hui qu'il y a environ 10 000 IMF dans le monde. Cependant, seules 2 % des IMF sont estimées profitables, fiables. Le magazine Forbes a élaboré un top 50 des IMF.
En 2009, on comptait environ 190 millions de bénéficiaires et 11 milliards de dollars.
Les bénéficiaires sont une majorité de femmes, environ 74 % au niveau mondial. Le micro-crédit a été pour les femmes une sorte de levier pour l’amélioration de leur condition et de leur sort.
En 1997, une microbanque du nom de Viva Cred se créée pour venir en aide aux petits entrepreneurs des favelas.
En 1999, elle devient une OSCIP. C'est-à-dire une organisation à but non lucratif, qui a accès aux fonds des secteurs publics ou privés et qui a un faible niveau de contraintes mais qui est incapable de mobiliser les dépôts des clients.
Leur objectif est d'offrir un financement à une partie de la population qui est exclue du système financier traditionnel ou qui n’a pas un accès continu au crédit.
Cette organisation cible une population particulière, elle cible les Micro entrepreneurs urbains, les micro commerçants, les artisans, et les petits prestataires de services.
Implantée à Rio de janeiro, elle est très présente dans les zones sensibles, comme dans la favela de Rocinha où elle possède 6 agences (Zona sul, Rocinha, Rio das Pedras, Santa Cruz, CampoGrande, Maré).
Elle est également en partenariat avec des banques brésiliennes. Par exemple, Banco popular do Brasil ou Viva Rio.
De 1997 à 2004, cette organisation à accepté 59,3% demandes de crédits.
Cette banque créée en 1998 dans une favela de Fortaleza avait au début pour projet d'accorder des micro-crédits aux habitants. Les créateurs ont réalisé que les habitants possédaient certaines ressources mais qu'ils les dépensaient majoritairement à l'extérieur. Ils ont donc décidé de céer une monnaie, le Palmas, qui n'aurait de valeur que dans l'enceinte de Conjunto Palmeiras, cette monnaie voit le jour en 2002. Pour la rendre plus attractive, les commerçants accordent un rabais aux habitants qui paient avec en Palmas : les clients payent moins cher, les commerçants peuvent donc les fidéliser et l'argent circule localement. Les prêts accordés sont plus sur la base humaine que comptable, en effet la personne est au centre des préocuppations et non le produit. Le fait d'encourager la production locale, et de refaire circuler l'argent dans le quartier a créé des emplois.
On peut citer l'exemple de "Palma Fashion", née de 11 couturières qui ont fait un emprunt à la banque et ont donc pu créer leur entreprise. Tous les ans se déroule, à présent, une "Palma Fashion Week".
Bien qu'ayant tout d'abord eu quelques problèmes avec la justice : lui repprochant de s'être approprié le statut de banque alors que son projet n'en était pas une, Joaquim Melo, le fondateur a reçu en 2013 le prix des Objectifs du millénaire pour le développement de l'Institut Palmas.
Plus de 100 autres "Bancos Palmas" se sont ensuite développées.
Ce projet pourrait être l'une des solutions pour sortir les habitants des favelas de la misère tout en renforçant les liens au sein de leur communauté.